Le Pacte d'Enroth
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 ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)

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Buldo

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MessageSujet: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 1:55

Dans les cœurs des vivants ne sont retenus que les faits les plus marquants : les guerres, les défaites, les victoires, les guerres, les héros, les armées, les guerres, les cités, les monuments, les guerres, les monstres, les horreurs, les guerres !

Combien de guerres perdurent dans nos mémoires, combien de vies volées, de sang écoulé ? Combien encore de sacrifices anonymes, d'héroïsme anecdotiques, de chefs inavoués ? Il n'est dans ce monde, héritage de longues batailles, de douleurs stigmatisés, mais futures terres de vie abondante et renaissante, nul être capable de se souvenir de tous ces êtres perdus, détruits par le temps, effacés par le sang, lavés par l'énergie destructrice de recréation universelle, Asha. Ô combien de héros manquent à l'appel, combien d'amis, de frères et sœurs ont succombé aux ravages des vents, des fléaux de mort ? Cette terre n'est plus que le vestige d'une gloire passée, d'une glorieuse année ? Tant de migrations pour revenir enfin sur les Terres initiales où tout a commencé, où l'aventure débuta.

Et cette aventure naquit ici-même dans les sombres Terres, Héritage du Dragon. Des vagues de héros menés par des porte-étendards, aux noms célèbres ou à la discrétion subtile, mais dont les remarques sont signe de réflexion sublime. Des monuments élevés aux centres des territoires les plus regroupés, les plus unis. Des monuments conférant distinction et convoitise tombant aux mains de héros victorieux à l'issue de combats spectaculaires, à l'issue de stratégies mûrement discutées, et soigneusement mises en place. Le début d'une course, après des revers aussi étranges que soudains. Des alliances crées puis brisées, des alliances toujours respectées, toujours solides et solidaires. Des diplomates d'une grandeur d'esprit incomparable, incommensurable. Des stratèges de la Guerre, remplaçants, puis permanents, chefs adorés, déjà bénis sur des Terres immémoriales. Des Empereurs ou Impératrices à la classe indiscutable, dont la verve et l'éloquence ont été la clé de dénouements heureux, de paix négociées... Des ennemis conquis par la beauté d'Empires grandissants, intégrant leurs rangs, leur confiant bravoure et amitié. Des êtres disparus et à jamais regrettés, de nouveaux amis, venus de rencontres improbables. Les premières cartes, publiées par de grands innovateurs, des magiciens d'un art oublié. Des historiens implacables, et innocents, ombres de leurs renommées. Des villes isolées, grignotant de l'influence sur leurs voisins parfois boiteux, et peu diplomates. Des constructions de cités nouvelles, et animées. La naissance de ce monde. Les souvenirs des précédents exodes toujours ancrés dans leurs âmes. Un chef glorieux aux héritiers stratèges de guerre. Un Pacte formé, un Pacte rompu. Un voyage inépuisable avait commencé...

Tous ces souvenirs s'enchevêtrèrent dans sa mémoire épuisée, dans son corps affamé de vigueur, et dévoré par le temps. Le jeune homme, soulevait sa cape rougeoyante, caressant la soie unique qu'elle portait en elle. Sur sa longue chaise rouge, dans son petit bureau aux fonds des abîmes de la Terre, il observait quelques orbes posées délicatement sur des présentoirs dorés. Les flammes, que les bougies animaient, faisaient vibrer les ombres des boules lumineuses, spectacles de vitalité obscures. Il semblait songeur, rêveur, passionné par les histoires qui s'y déroulaient, comme absorbé par la Vie qu'il visionnait à travers sa magie. Dehors des succubes dansaient devant des spectateurs affalés, des hommes qui allaient servir de repas aux séductrices de leurs derniers instants. Le magma suivait son cours calmement, inexorablement et inévitablement se rapprochait du cœur de la cité souterraine. Une explosion retentit. Le charme des succubes s'interrompit subitement dessinant sur les visages des visiteurs, des traits de peur, des traits de douleur. Une nuée de démons apparut au loin, entraînant derrière eux des flammes virulentes, virevoltant parmi les vents, comme autant de voiles valsant près de vitres aux montures argentées. On frappa à la porte, et le jeune homme sortit de sa torpeur, puis écarquilla ses yeux, comme pour se réveiller, comme pour se ranimer. Il fit entrer son invité et le fit prendre place sur les fauteuils ambrés dont le cuir reluisait à la lueur du feu périssant dans la cheminée, il prit ensuite dans ses mains les deux orbes sur sa table et les plaça à sa ceinture, les cachant aux regards de tous, voilés par sa cape. Ses mains parcourraient la table pour trouver au bord de celle-ci une plume et un parchemin. Il semblait pouvoir déchiffrer le contenu du parchemin en passant sa main froidement sur le papier froissé, puis attrapa d'un geste rapide, mais précis la plume pour la faire danser entre ses doigts, la conduisant soigneusement du pouce à l'auriculaire, et inversement à une vitesse remarquable. Il s'installa finalement en face de son invité tout en faisant apparaître une table basse entre eux et en déposant la plume dans l'encrier que la table supportait. Des servantes lui apportèrent ensuite le parchemin qu'il venait de manipuler, et le déposèrent en face de l'invité. La tension était palpable et l'air électrique. L'invité regarda à l'extérieur pour y découvrir les spectacles de feux d'artistes de rue, quand une épaisse fumée noire envahit l'air, apportant avec elle un doux parfum de mort. La porte s'ouvrit sur les commandes de l'hôte pour laisser apparaître une seconde personne, une deuxième invitée. Le jeune homme venait de se lever pour accompagner son hôte à son siège. Elle s'assit délicatement, dissipant peu à peu le brouillard qui l'entourait, découvrant ainsi les traits du visage de la charmante Archiliche. Le démoniste se leva de son siège pour saluer dignement la nouvelle arrivante alors que le jeune homme reprit sa place en face de ses deux invités, retirant les deux orbes qu'il venait d'accrocher à sa ceinture pour les déposer sur la table qui le séparait de ses deux amis. Le feu crépitait doucement, consumant peu à peu l'unique bûche aux propriétés magiques dans la cheminée.

- Ma Dame, Mon Seigneur, Merci de bien vouloir me rencontrer en ces moments inopportuns, pour une discussion qui sera, sans doute, insipide,
commença le jeune homme.

- Ne vous inquiétez point : il n'est, actuellement, nul moment de repos, et ce que vous m'offrez là m'apportent le repos dont j'ai besoin ! lui rétorqua l'Archiliche.

- Merci, Ma Dame, vous savez, comme toujours, rassurer, et apaiser les cœurs tourmentés. Mais je me permettrais de vous contre-dire une dernière fois : nous n'aurons pas une discussion légère, et je m'en excuse d'ava...

- "Dernière fois", vous dites, cher Duc ? interrompit le Maréchal, maintes fois décorés pour ses hauts faits d'armes.

- Vous êtes toujours d'une rapidité affolante, Mon Seigneur ! En effet, vous m'aurez évité toute une introduction pour en arriver là. Ce dont je parle est bien de ma retraite future de ces Terres légendaires. Je vais vous laisser, mes Amis.

Son regard parcourait le visage de ses deux invités, à la recherche d'indices de réactions. Mais il ne put en trouver quand l'Impératrice prit la parole de nouveau. Son regard était froid, et son visage portait toujours les traces d'un heureux événement récent :

- Êtes-vous sûr de vouloir vous en aller, de vouloir nous quitter ?

- J'en ai bien peur, ma Reine. Il baissait les yeux pour ne pas croiser celle de l'Impératrice. Un air froid se glissa derrière son dos puis disparut dans un tourbillon invisible et minuscule. Le regard du Maréchal était toujours bloqué, son visage surpris laissa cependant place à un visage plus détendu et plus réfléchi.

- Mon Ami, ce n'est pas une décision à prendre si facilement. Quel est donc votre sentiment ? Pourquoi ce revirement ?

- Sire, je suis désolé, ma décision est irrévocable. Mon départ est destiné, et est daté de dizaines de jours déjà. Demain, je ferai une annonce officielle. Mon désistement est arrêté !

Le visage de son ami se raffermit, puis se décontracta à nouveau :
- Comment donc ? Je vous sais moins têtu que certains. Vous reviendrez sur votre décision ! Laissez-nous au moins vous aider.

- Parfaitement, acquiesça la jeune femme.

- Laissez-moi donc vous exposer mes aventures, et une fois mon histoire contée, vous me direz ce que vous en pensez. Voyez-vous ces orbes sur la table ? Que voyez-vous ? Rien ? Attendez un peu et observez les frasques de leurs couleurs. Qu'y voyez-vous maintenant ?

Les orbes dessinaient maintenant une multitude de personnages tous aussi étranges les uns que les autres. Des machines grises, des murs verts et des murs blancs dont les inscriptions sont des formules scientifiques que l'on distinguait. Une étrange énergie brillait dans des salles, dont la matière des sols leur était inconnue. Tout autant que les nombreux objets qui faisaient partie du décor. Le spectacle était aussi étrange qu'alarmant : l'inconnu générait souvent de la peur, et cette peur est souvent indescriptible. La première orbe s'arrêta de briller, alors que la deuxième s'illumina doucement laissant apparaître une autre salle inconnue avec en son centre, un jeune homme dont la tenue vestimentaire était délirante, parce qu'inédite à leurs yeux. Il travaillait intensément, à ce qu'ils pouvaient voir, sur un bureau au bois bien peu raffiné et à la lumière de l'étrange énergie qu'ils avaient remarquée à l'intérieur de la première orbe. Puis imperceptiblement, le décor s'effaça, alors que le jeune homme commença à se retourner vers eux, son visage commençait à apparaître doucement, doucement, il se tournait vers eux, mais l'image du jeune homme se dissipa dans une distorsion des couleurs et des formes avant d'avoir pu révéler les traits de son visage. Les orbes ne dessinaient plus rien et le jeune homme put lire sur leurs visages stupéfaits, une satisfaction qu'il ne cachait pas. Puis se rassit et reprit la parole :

- Vous avez vu ce que ces boules racontaient ? Elles décrivaient un monde improbable où la magie n'existe pas, un monde où des machines impossibles existent ! Un monde que je parcours depuis longtemps déjà et qui m'aspire peu à peu à elle. Imaginez un monde gigantesque, parcouru par plus de personnes que jamais nous n'arriverons à rassembler de soldats dans ce monde ; un monde si étrange, que rien de ce que nous connaissons n'existe plus. Eh bien, mes amis, ce monde est le mien ! Et le jeune homme dont vous n'avez pu apercevoir le visage, c'est moi ! L'effet de surprise attendu arriva, et le visage des deux invités se transforma peu à peu, décrivant la palette de toutes les expressions humaines et s'arrêta sur celle du questionnement, mais pas de l'incompréhension. Le jeune homme avait l'air déçu.

- Pourquoi devez-vous donc nous quitter, cher Duc ? reprit la jeune femme.

- Retournez-vous. Non, pas ici, regardez à votre droite. Vous souvenez-vous de la taille de cette flamme auparavant ? Elle était deux fois plus grande et était deux fois plus vivante. Eh bien, cette flamme représente le temps qu'il me reste à pouvoir rester à vos côtés. Une fois éteinte, mon âme sera attirée vers l'autre monde, ce nouveau monde dans lequel je travaille tellement. J'y ai des obligations et des tâches à accomplir, et je sens que ceci est mon devoir, et qu'une nouvelle aventure commencera ! Et de toute façon, je n'ai pas vraiment le choix...

Il sourit faiblement, puis parcourait les visages de ses deux amis pour voir maintenant enfin les yeux de l'Archiliche qui trahissaient une tristesse certaine... Son Ami de longue date, avait, quant à lui depuis longtemps déjà, affiché une telle expression.

- Je suis désolé de vous abandonner comme cela, même si on m'avait déjà prédit cette malédiction il y a quelques temps. Ne vous inquiétez pas, je ne pars pas encore tout de suite, même si ça ne va pas tarder. Ainsi vous aurez le temps de vous organiser un peu. On ne peut encore estimer le temps que je peux encore passer avec vous, mais vous avez déjà pu remarquer que je suis pris de violentes fatigues journalières et régulières ne me permettant même pas d'être réellement présent ces derniers jours... Ah oui, d'ailleurs, on affirmerait qu'un intendant pourrait tenir un peu mon royaume. Mais si tel n'est pas le cas, j'ai pris des précautions quant à la gérance de celui-ci, et, s'il ne gêne pas, il pourrait être gardé, maintenu par un faible espoir de retour pour de grandes batailles ! Sinon, il n'en restera que les vestiges de certains bâtiments, et avec le temps, ils disparaîtront à la faveur d'un nouveau royaume plus prospère.

Un nouveau fracas retentit et un faible vent se leva à l'extérieur. Un Dragon fantôme venait d'atterrir au milieu de la cour, et un Archidiable venait d'apparaître à ses côtés. Des messagers descendirent de leurs destriers et coururent vers le bureau où étaient réunis le jeune et ses amis. On fit entrer les messagers qui rapportèrent des problèmes de voisinages et qui parlaient de missives lointaines les enjoignant à des discussions... Ailleurs des conflits éclateraient certainement.

- Partez, on a besoin de vous ! Au revoir !

Ils le saluèrent, puis partirent le pas hésitant.

Il pensait alors :
Les souvenirs toujours s'effacent
Pour un jour laisser place
À un renouveau inévitable
À la vie implacable.

Tout finit par disparaître
Tout finit par renaître
Ainsi est le cycle de la vie
Ainsi est le cycle infini.

Vivez, vivez, mes Amis !
Toujours aimez et chérissez
Car bientôt, vous verrez
Que vous êtes des Bénis !


L'air s'était réchauffé près de lui, comme pour le soutenir, puis doucement, s'était refroidi et il imaginait la caresse de ces deux vents sur chacune de ses épaules. Au loin, le bruit des pas résonnaient dans le couloir. Des pas fermes et décidés !
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Wraith

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 2:44

un ami s'en va, de tristesse mon coeur est envahi
bonne route cher duc, puisse les flammes vous servir à nouveau dans votre nouvelle vie Smile
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http://www.siogar.com
Tharkùn

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 5:59

Je n'aurai que trop peu eu l'occasion de jouer avec ou contre toi si ce n'est lors du tournoi PvP aucours duquel nous avions passé tous deux la majeure partie de notre temps à nous pourrir mutuellement la vie. Mais sache que pour le peu que je te connaisse et que j'ai pu te lire ou échanger avec toi je t'apprécie déjà d'une bien grande façon aussi je me doute bien que cette décision a été mûrement réfléchie et que c'est la chose la plus logique et raisonnable que tu aies à faire.
Je te salue donc bien bas cher Duc, très cher Buldo et te souhaite bon vent pour la suite de ton cheminement personnel.

En espérant te croiser ci et là, bonne retraite.
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RFM

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 6:10

Bonne retraite et continuation ...

Au plaisir de jouer avec toi.

RFM
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Kidj

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 11:15

C'est une bien triste nouvelle que ton départ, je ne te connais que par tes différents écris sur le forum mais je sais que ton départ va représenter une grande perte humaine. Peu importe le jeu en lui même ce qui importe c'est qu'il permet de rencontrer des personnes si intéressante!

En tout cas magnifique post de départ et je te dis à bientôt tant que tu passera par intermittence!

Bonne route.

Kidj
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Talsi

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 18 Sep 2010 - 11:28

Je suis bien triste de te voir partir, Buldo. Tu vas beaucoup nous manquer.
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Dark Revan

Dark Revan



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 10:09

Il est dommage de te voir partir mais tu as su placer tes priorités, je te souhaite bon courage pour la suite et te dis à bientôt peut-être.
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vodkarus

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 11:03

C'est bien dommage ! J'espère que tu nous conteras tes aventures dans cet autre monde, en repassant dans ce lieu régulièrement :-)
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Dommi

Dommi



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 11:55

Bonne continuation.
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suricate

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 12:03

C'est une décision honnête et courageuse que tu prends ; je te souhaite de t'y tenir et de pouvoir réaliser les projets qui te tiennent à coeur (actuels et futurs).

je suis chez toi ici, et je prendrai toujours autant de plaisir à te lire ! A bientôt

que la santé soit avec toi et tes proches
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Adira

Adira



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 13:52

Sad
Bonne continuation, quoi qu'il en soit...
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Logain

Logain



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 16:41

Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad Crying or Very sad

Un bon compagnon de route, que j'espère recroiser à l'occasion !

Bon courage pour ton année !
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Buldo

Buldo



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeDim 19 Sep 2010 - 17:02

Merci à tous !

Ça me fait vraiment plaisir d'avoir joué avec vous tous !
Je n'ai pas pu mettre toutes les références des personnes avec qui j'ai joué dans mon texte, mais je ne vous ai pas oubliés pour autant !

Ce fut un honneur de "combattre"/"courir" à vos côtés en tout cas, et peut-être à bientôt !
Mon compte sera joué un peu chaque soir si j'ai le temps, jusqu'à la fin de la protection débutant, je pense. Après on verra Wink
Je vais lancer un sondage à côté...

Bonne soirée !
Buldo
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hardork

hardork



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeLun 20 Sep 2010 - 8:15

Au revoir Buldo Sad
Bonne route et à bientôt j'espère!
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Buldo

Buldo



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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeVen 12 Nov 2010 - 19:34

Bonsoir,

voici la première partie de la fin de ce RP : j'espère qu'elle vous plaira ! Wink




Ses mains sur mon visage, les hautes herbes qui effleurent ma peau, les étoiles scintillantes, brillant de leurs éclats doré, vert et violet, irisant ainsi mon cœur et parfumant son visage de couleurs qui ravivaient sa blanche peau. Qu'elle me manque !

Buldo venait de se rasseoir sur son fauteuil usé. Il semblerait que sa demeure, que son royaume s'endormait doucement avec lui. Il posait ses mains sur les accoudoirs maintes fois utilisés, et dont l'usure était finalement apparente, malgré tous les efforts pour en cacher les rides, malgré tous les enchantements pour voiler la vieillesse d'un cuir trop aimé. Les poches sous les yeux du jeune homme marquait la fatigue qu'il accumulait tous les jours, et qu'il manquait de récupérer chaque jour. Ses mains pianotaient alors que son esprit était déjà ailleurs.

J'ai marché auprès des plus grands Héros, j'ai été sous leurs ordres, j'ai été mené à toucher du bout du doigt la beauté d'une bénédiction divine. J'ai vécu sous la bannière d'un Empire sain, d'un Empire Estimé, du plus bel Empire créé. J'ai participé à de nombreuses batailles, j'ai participé à autant de missions, à autant de discussions, à autant de loisirs. Ah si j'avais su que mon temps ici-bas était compté... Et pourtant, glorieux, chanceux, et entouré d'amis si fidèles que je suis, je n'ai pu atteindre le bonheur. Son odeur, comme un parfum de mort, sa voix, comme un chant de pleurs, sa beauté, comme une pluie de pudeur, sa peau, comme une soie éternelle, ses repas, comme une douceur raffinée, tout en elle n'est que pure fiction, parce que je ne suis plus là, parce que je suis pas. Les rêves un jour fânent, comme fânent les fleurs, et le mien a péri, emportant avec lui une amie, et une cousine du 12ème degré. Que diable ai-je fait ? Quel démon suis-je ?

Son cœur s'emporte, son esprit tourmenté s'embrase. Une chaleur qu'il ne peut maîtriser l'avale, le consume. Brûlant au plus profond de lui, les flammes le rongent patiemment. Ses cris de douleur ne sont plus que des échos dans la nuit, quand il s'effondre, inconscient. De nouveau, les rêves l'emportent alors vers des lieux plus calmes où ne règne nulle arme, nulle peine. Le paysage se découvre doucement à ses yeux, tandis que son corps épuisé se refroidit lentement, imperceptiblement. Les heures passent, innocentes, le temps s'écoule inéluctablement, impassiblement, paisiblement...


Les premiers rayons percent enfin l'épaisse couche de nuages de soufre que les volcans du royaume crachent à perte d'heures, voilant la beauté des pics montagneux qu'abritait la neige de cendres à leurs sommets. Les activités de la ville s'éveillaient avec la lumière grandissante. La lumière arrivait maintenant à hauteur de la fenêtre du Palais, s'approchant petit à petit de l'homme qui était allongé par terre. Elle grapillait encore, et encore quelques centimètres, réduisant d'autant l'ombre qui plongeait le magicien dans la pénombre matinale. Enfin, les premières lueurs atteignirent doucement, mais consciencieusement son corps affalé, chatouillant et caressant sa peau calmement. Bientôt, ce fut sa tête et ses yeux qui furent éblouis par l'astre lumineux, l'astre de feu.

Dans le couloir, des pas se firent entendre. Les gardes se mirent en poste et les succubes se dirigeaient langoureusement vers le bureau confidentiel du Maître des lieux. Les plateaux remplis de nourriture fraîche dégageait une forte odeur sucrée qui embaumait tout le château de ses effluves volutées. Des bruits éclatèrent : on tapait à la porte. Quelques instants plus tard les portes s'ouvrirent sur l'office principal. De puissants fracas parcouraient maintenant les immenses allées du palais, résonnant sur ses parois et ses vitrails. Immédiatement un cortège enflammé traversait frénétiquement le palais, grimpant les étages et s'embarquant à toute allure dans les méandres sinueux du dernier étage, dont la sobriété marquait sa différence avec les premiers étages, marbrés et ornés des plus beaux ouvrages.
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Buldo

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeJeu 25 Nov 2010 - 0:52

Deuxième partie (en théorie, il n'en reste plus qu'une... Bon, je sais, les découpages sont foireux... en fait, c'est juste que je n'ai pas fini, et les poster, me force à me dire qu'il faut que je finisse ! Laughing ).
Comme d'habitude, ouvert à toutes critiques et espère que cette partie vous plaira quand même ! Smile



Un jour, on m'a dit : "Préparez-vous à souffrir et vous souffrirez." C'est bien vrai, je le crains, seulement, j'aimerais rajouter. "Mais ne vous y préparez pas et vous en mourrez." Ô, que diable ai-je donc fait ?

-- Quelques générations auparavant --

-Hélas, nous sommes cousins, hélas, ne franchissons pas les frontières spirituelles et morales. Mes souvenirs avec vous formeront mes désirs de demain. Vos sourires et vos rires seront gravés dans mon âme, à jamais.

Il inspectait son visage pour détecter une quelconque réaction, mais il ne put terminer quand il enchaîna mécaniquement, mais non sans mal :

On raconte que vous formeriez un superbe couple avec notre nécromantien aux cents Dragonnes. On raconte que vos lignées en sortiront grandies, que vos héritages seront précieux. Soyez-en certaine, ma Douce, je veux le meilleur pour vous, et je renonce volontiers à mon bonheur, pour vous offrir le vôtre.

De ses yeux coulent de chaudes larmes, qu'elle essuyait de ses mains blanches.

Hélas, en effet. Nous ne pouvons défier les Dieux et ne le ferons pas. Je vivrai une vie merveilleuse, pour que votre sacrifice, cher Duc, ne soit jamais vain.

Ses paroles étaient aussi douces que la pierre, mais personne ne pouvait ressentir la tristesse qui la submergeait aussi. Après tant de questionnements divins, après tant de renversements, et après cette rumeur d'héritage désespéré des Dieux, sa volonté fut brisée. Mais elle tînt bon, et s'en alla impérieusement sublime de toute sa splendeur.

Le jeune homme, agenouillé devant le départ de l'Archiliche, tendait sa main pour effleurer une dernière fois le parfum qu'elle dégageait. Il reposa à terre sa main tremblante, pour s'aider à se relever. L'aube s'élevait à l'horizon et le chant des oiseaux couvraient à présent le léger battement d'ailes de Dragon. Au loin, Buldo entendit un soupir attristé.


Deux générations s'écoulèrent lentement sous le soleil ardent de longues années de repos. La terre començait à retrouver ses couleurs, sa vie, ses colonies, ses villes, ses héros. Ce monde regorgeait de nouveau de toutes les richesses que le Dragon lui avait léguées. Et avec elles, vinrent aussi le temps de jalousie, de cupidité, d'avidité et de colère. Ce monde se releva de nouveau de ses cendres pour faire encore grincer les machines de guerre, pour faire crier les diables abyssaux, les dragons ancestraux, les anges pourfendeurs et les géants de foudre. Une nouvelle nation avait prit ses racines, et commençait déjà à réclamer les ressources de ces terres. L'évolution avait repris son cours et les guerres allaient bientôt éclore à nouveau.

Le jeune Buldo, magicien érudit, avait réussi à préserver son corps et son âme des destructions centenaires, pour renaître en ce jour nouveau, érigeant un nouveau royaume. Son passé, ses souvenirs et tous ses sentiments et sensations lui revenaient peu à peu. Bientôt, pourtant, il se rendra compte que sa magie n'est pas infaillible. Les premiers combats furent accomplis quand les premiers signes de fatigue apparurent. Sa vitalité et ses forces n'ont pu être conservées entièrement. Le jeune démoniste allait alors rechercher les causes probables de cet imprévu. Il passait ses nuits et ses journées à la dure épreuve de se souvenir sa cristallisation.

Qu'est-ce que j'ai mal fait ? Souviens-toi, souviens-toi. Ce genre de magie est interdit, mais je n'ai pas pu résister, et pourtant je savais que ça serait compliqué. Arrrh. Maléfice, que m'est-il donc arrivé ? Pourquoi ai-je donc effacé toute trace de ma cristallisation ?

Son esprit était tourmenté, son esprit était fatigué. Mais, sa jeunesse jouait en sa faveur et après seulement quelques jours, l'éclair lui apparut soudainement alors qu'il était en plein affrontement contre de viles créatures des forêts. Le dernier poney abattu, Buldo se précipita vers les montagnes du Nord, qu'il gravit rapidement, atteignant enfin une grotte cachée par de multiples incantations, qu'il avait lui-même soigneusement placées avant de se cristalliser. Il ne lui fallut pourtant pas moins de quelques jours pour en venir à bout et parvenir finalement à entrer dans l'édifice naturel.
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Buldo

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeSam 27 Nov 2010 - 0:31

Allez, dernière partie (qui ne rend pas aussi bien que je me l'imaginais, mais ça ne change pas à d'habitude pour les déceptions ^^)




Sur la table en bois massif qui reposait aux pieds du jeune homme, deux petites lumières brillaient par intermittence. Les petits orbes de cristal se répondaient, envoyant leurs signaux respectifs, faibles et fades, comme si la vie leur échappait. Comme si ces orbes n'étaient qu'un membre d'un orchestre plus grand, le crépitement du feu jouait son plus beau solo, accompagnant jusqu'à terre les petites poussières braisées qui s'envolaient, dansaient pendant leurs vols tourbillonnant et atterrissaient doucement dans le foyer. Dans la chambre, seules quelques bougies illuminaient les deux cristaux et étaient disposées au chevet du lit reposant. Cependant, le jeune homme endormi n'était pas reposé : ses rêves étaient agités, ses sens bouillonnants, son visage vieillissait à vue. Il ne lui restait plus longtemps. Les jeunes succubes à ses côtés s'en rendaient bien compte, et, inquiètes, enflammèrent soudainement la chaise vide que leur Seigneur occupait habituellement. Le regard vide, les yeux dépités, les mots secs, une poignée de servantes entrèrent dans la chambre éteignant le feu de la chaise avec quelque sortilège préalablement appris, entièrement récité, comme une berceuse pour endormir un enfant, qu'on entonnait mécaniquement. La fumée rouge se dissipait rapidement autour de la chaise intacte, mais toujours aussi vieille. Le va-et-vient d'un seigneur de guerre, fidèle ami et serviteur du Duc tambourinait bassement le parquet, rythmant silencieusement les songes du malade.

On frappa à la porte, et le jeune homme sortit de sa torpeur, puis écarquilla ses yeux, comme pour se réveiller, comme pour se ranimer. Sa tête pesait lourd, sa tête sonnait profondément martelant des tempos endiablés entraînant le Duc à terre. Il se releva fébrilement, avant de boire une mixture violacée. Les mélodies incessantes s'évanouirent aussitôt, alors qu'il reposait la fiole sur son bureau. Il parcourut son appartement du regard, puis ne détectant rien d'anormal, s'empressa vers la porte, qu'il ouvrit progressivement. Un messager venait lui apporter une missive, classée importante. Le moment qu'il redoutait se profilait déjà devant lui, traçant un chemin dénué de vie. Le parchemin était neuf, décoré de quelques précieux cristaux bleus et rouges, le titre était clair, le texte aussi, et pourtant, quelque chose intriguait, quelque chose perturbait...

- Serait-ce...

Rien d'étrange, rien d'anormal, rien ne lui semblait inapproprié et pourtant quelque chose le dérangeait. Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps quand sa migraine le rattrapait déjà, frappant méticuleusement tous les points névralgiques de son cerveau empêchant toute réflexion construite. Il s'écroula de nouveau au sol, les mains en avant, les genoux au sol, la tête penchée, la tête tremblante, le corps parcouru par des milliers de piques, par des frissons irritants. Il ferma lourdement les paupières, crispant ses yeux férocement. Ses mains attrapaient sa tête, agrippant au passage les cheveux courts qui trônaient péniblement isolés sur le crâne à moitié chauve. Le malaise de riposter par une attaque cinglante entre les deux yeux, juste au-dessus du nez. La douleur était insupportable, la peur terrifiante : aucune migraine n'avait alors autant affecté le jeune homme, et maintenant elle continuait régulièrement à s'enfoncer toujours plus profondément, toujours plus sereinement, toujours plus sombrement, puis enfin, elle parvint à faire crier de douleur le jeune homme totalement affalé, totalement abattu : il était vaincu. Le mal de tête s'évaporait pourtant soudainement, emportant avec lui tous les tourments brûlants, toutes la torture mentale qu'il lui infligeait depuis maintenant plusieurs dizaines de minutes.

De larges gouttes perlaient visiblement le long de son corps encore brûlant, encore tremblant. La chaleur de la chambre l'oppressait maintenant, mais graduellement les frissons quittèrent leurs logements, et le jeune homme put se redresser correctement.

- Il est bientôt temps, je le sens. Attends, mais, maintenant que j'y pense, ce qui me choque dans cette lettre, c'est...

Il n'attendit pas avant de répondre à l'auteur de la missive, l'accusant sans merci, l'attaquant violemment, déchirant sans gant les paroles écrites dans le message envoyé à chacun des membres de l'Empire. Il ne pesait pas ses mots, ne mesuraient pas la portée de ses écrits, ne perçut pas l'importance d'un tel acte. Le parchemin partit aussitôt à dos de destrier enflammé, le plus rapide du royaume. La réponse ne se fit pas attendre non plus. Le cachet délicat fut brisé brutalement, il lisait avidement :

-... Crois-tu vraiment que j'aurais pu mentir ? Crois-tu vraiment que j'aurais pu trahir ? Je suis fatiguée, je suis épuisée, même, mais je ne suis pas folle. (...)

La fin de la missive fut lue brièvement, la fin de la réponse ne fut jamais comprise. Son cerveau s'emballait, son cœur se déchirait. La brûlure s'enflammait, créant un brasier croissant perpétuellement, dévorant peu à peu tous les refuges intérieurs. Déjà les flammes inondaient les parois de ses plus profondes murailles, les murs les plus résistants tombaient, impuissants ; aucune barrière humaine ne serait assez résistante pour repousser tel assaut, aucune arme, aucune armée ne pourrait ralentir la blessure qui s'était ouverte, aucun sort ne pourrait empêcher son âme de pleurer. Sa migraine tantôt ne peut même plus être comparée à cette peine ineffable, à ce trou béant. Son poids le fit s'écrouler sur lui-même. Il s'évanouit.


Plusieurs jours s'écoulèrent sans qu'il ne puisse oublier.
- Combien ai-je tué ? Combien ai-je blessé ? Combien ai-je trahi ? Qu'ai-je donc fait ? Blesser inconsciemment, blesser la vie inconsciente de ma bêtise, de mes erreurs meurtrières ! Quel démon suis-je ?
Je ne me sens coupable d'aucun bain de sang, d'aucune attaque magique, d'aucun assaut porté par mon épée, d'aucune probable trahison passée, mais mon cœur se consume à l'idée de l'avoir blessée, elle, si pure, si innocente. Combien il est dur de voir ses erreurs se répandre tel un poison, combien il est dur de ne pouvoir rattraper ses fautes, de ne pouvoir être pardonné, et finalement de savoir ne pas mériter son pardon ! Ô divins, permettez-moi, de rattraper mes péchés, s'il vous plaît !


Les lumières de la chambre virevoltaient imperceptiblement, la chaleur de la salle s'évanouissait lentement. Dans le foyer, le feu ne brûlait plus, alors que les orbes brillaient resplendissants. Dans la chambre, un sourire se dessinait finalement sur le visage du Duc désormais sous les traits d'un homme âgé. L'air ambiant s'était refroidi, le parfum de la mort était passé. Au loin dans le couloir, quelqu'un était passé, au loin dans le noir, des pas s'étouffaient...

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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeLun 29 Nov 2010 - 18:19

c'est très beau, cher duc Smile
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MessageSujet: Re: ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo)   ANNALES > La retraite de Buldo ou le Repos d'un Marginal (écrit par buldo) Icon_minitimeLun 29 Nov 2010 - 21:32

Merci !! Smile
Je suis content que ça plaise Wink
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