ANNALES S1 > Les Annales de l'Empire d'Enroth

Annales du Pacte d’Enroth
Par l’Annaliste Baron Wraith

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"Mon nom est Baron Stanislas Wraith, Seigneur d’Ottokel la Putride, Maître Nécromant, Seigneur des Asservis, ancien des Descendants d’Enroth et actuel Annaliste du Pacte d’Enroth.
Je dois consigner ici qu’à notre grand malheur, les Annales des Descendants d’Enroth de ces dernières années sont aujourd’hui perdues, détruites, brulées ou ensevelies dans les décombres fumantes de nos anciennes terres. A toi successeur annaliste qui me lis, ne cherche point à les retrouver, tu encourerais l’horreur des plus grands tourments, la mort, ou bien pire encore."

Sommaire
Chapitre 1 : Le Grand Exode
Chapitre 2 : Prémice d'un Nouveau Monde
Chapitre 3 : Reconquètes
Chapitre 4 : L'Incident d'Ulldash la Sinistre (en cours)
Chapitre 5 : A Feu & A Sang (bientot)

1 – Le Grand Exode

8ème Jour d’Elembius, An 2961 d’Urgash

« L’Exode commença peu de temps avant la grande catastrophe. Qui aurait cru que ces vieilles prophéties se réaliseraient un jour, et surtout si tôt. Les augures et les mages doués de prescience avaient écrit à ce sujet bien des parchemins, ceux-ci tristement restés entreposé dans les bibliothèques poussiéreuses de nos royaumes avant que les signes annonciateurs de la fin de notre monde les déterrent enfin. Des messagers avaient alors parcouru celui-ci avec diligence et rapidité apportant la sombre nouvelle du déclin. L’agonie terrestre criait à pleins poumons mais qui pouvait l’entendre ?

Les dernières semaines nous avaient pourtant été si ce n’est éprouvantes, douloureuses. Avant même l’annonce du retour des Titans en ce monde, l’alliance des Descendants d’Enroth dirigée par le valeureux Chevalier Auriel au côté duquel flottait notre bannière voyait la fin d’une longue campagne sur nos frontières nord et le début d’un nouvel affrontement à l’ouest. Des mois durant nous avions courageusement tenu un front meurtrier face aux assauts répétés du triste Sire Anglomed et de son alliance de seigneurs de guerre, puis lorsque le Pacte Draconique avec à sa tête la ténébreuse Dame Talsi avait rejoint nos efforts les batailles redoublèrent pour enfin sonner le glas de cette boucherie. Les pillages et les sièges sans fin avaient laissé dans la terre des sillons que les années auraient du mal à effacer, mais rien ne nous préparait à abandonner ce que nous avions si chèrement payé du sacrifice de nos troupes et du dévouement sans faille de nos héros.
La rumeur des terribles destructions causées par le réveil des Titans galopait pourtant sur l’échine de nos seigneuries et fit frémir les Hautes Alliances dans leurs plus profondes fondations. En cette trouble période de nombreux conseils et sommets eurent lieu malgré la folie qui guettait même le plus pacifique de nos voisins. Les trompettes et les cors de guerres rugirent sans pareil dans les plaines et les vallées réclamant le sang des vaincus, réglant le compte de vieilles rancunes, occultant cet avenir incertain devant lequel nous étions tous égaux. Quelques intrépides, pourtant, aveuglés par leur démence pensèrent pouvoir défier ces monstres mythiques et prirent les armes, affrontant un destin qui déjà leur échappait. Grand mal leur prit d’accepter cet ultime combat, ils furent tous réduit uns à uns au néant suivi par leurs espérances qui se brisèrent en ces heures sombres où tous furent témoins de la disparition de tant d’antiques citadelles inviolées et de tant de sublimes merveilles. Les cendres encore fumantes de leur vain sacrifice s’envolèrent dans ce ciel sans lendemain qui broyait la vie de chacun de nos sujets et vassaux.
Comme beaucoup nous choisîmes de fuir vers des contrées où l’étreinte des Titans ne nous atteindrait point, où leur influence submergeante ne se ferait plus sentir pour enfin fonder de nouveau royaumes et grandeurs. Comme beaucoup nous ne transportâmes que le juste minimum, aspirant à trouver des terres où les poètes et les conteurs de légendes pourraient de nouveau chanter la splendeur de nos exploits. De loin nous vîmes les montagnes s’écrouler, les roches s’élever au zénith, les forêts noircir et brûler en un instant, le firmament s’obscurcir pour ne plus devenir qu’un rêve désolé d’une grise pâleur. C’est alors qu’aux côtés de nos alliés du Pacte Draconique et des Mercenaires, notre exode commença.

Durant ces errances où nous traversâmes tant de régions et provinces que même le plus imprudent des éclaireurs n’avait jamais foulé, de nombreux valeureux compagnons et frères d’armes tombèrent à nos pieds, victimes des pestes, gangrènes et atroces souffrances résultant des luttes quotidiennes nécessaires à notre survie. Il ne fallut pas longtemps pour que nous ne comptions plus parmi nos rangs qu’une poignée d’âmes affamées et d’esprits vaincus. Le vent nous apportait chaque jour les complaintes de ceux qui partageaient avec nous ce même sort cruel, croisant parfois splendides seigneurs d’antan piétinants à côtés de leurs montures décharnées. C’est lorsque nous découvrîmes enfin pour la première fois les terres du Dragon que le courage revint aux cœurs de tous. Nous entrevîmes pour la première fois depuis trop longtemps l’espoir de voir renaître les jours étincelants de notre passé et avec lui, la grandeur et l’héritage des jours à venir. Notre terrible voyage touchait à sa fin ainsi que le souvenir de l’Empreinte des Titans.
Il fut décidé que les dames et seigneurs du Pacte Draconique et des Descendants d’Enroth ne formerait qu’une seule et même entité, le Pacte d’Enroth. Sous la gouvernance de Dame Talsi, héritière immortelle des anciennes traditions occultes et le Chevalier Auriel, descendant direct du légendaire clan d’Enroth, nous n’étions plus en cet instant qu’un empire en gestation, un hiver rigoureux avant un printemps ensoleillé. La bannière sacrée d’Enroth flottait haute dans le ciel, le corbeau mythique avait fini son voyage et retrouvait de nouveau la liberté.


2 – Prémices d’un Nouveau Monde

38er Jour de Cantlos, 14ère Mois de la Restauration.

La lune scintillait comme tous les soirs par chaque fenêtre du château d’Améthyste, étendant son rayonnement surnaturel sur tous les visages présents autour de la table circulaire faiblement éclairée de la grande salle de conseil. Quelques verres et victuailles accompagnaient les cartes et les parchemins éparpillés ça et là tandis qu’au passage des derniers arrivants, un vent sec et glacial fit tressaillir ceux que l’hiver rendait frileux. Tous les seigneurs étaient aujourd’hui réunis pour une assemblée qui s’annonçait longue et laborieuse, cependant plusieurs mois s’étaient déjà écoulés depuis notre arrivée sur les Terres du Dragon et aucun évènement significatif n’avait troublé la construction de nos domaines naissants. La région s’était révélée à la surprise de tous très fertile en or et en ressources premières, le contact avec les populations locales nous avaient permis en un temps relativement court de bâtir plusieurs forteresses : nous n’étions pas les seuls à s’être établit dans ce nouvel havre et les rumeurs de discorde recommençaient à nouveau leur folle sarabande, promettant vainqueurs et vaincus à tous les esprits troublés de ce temps.

Quelques petits groupes de discussion s’étaient rapidement formés autour de la table et le sujet qui était alors sur toutes les lèvres portaient en toute logique sur les récents affrontements qui avaient occupé chacun d’entre nous. Des rassemblements de créatures plus ou moins hostiles s’étaient regroupées et trouvaient une motivation commune à piller les silos et les champs de nos vassaux quand ce n’était pas la destruction pure et simple des villages alentours. La menace n’avait laissé personne exsangue mais elle continuait à occuper la plupart de nos lieutenants, je recevais encore de nombreux rapports sur la situation aux abords de ma seigneurie ce qui n’arrangeait pas mes projets comme ceux de mes compagnons. Certains avaient réglé le problème en quelques jours, je n’étais point de ceux là, trop plongé dans mes lectures j’avais donné à ces pillards une liberté qui commençait à devenir désagréable. Le Chevalier Auriel et le Mage Cromelchior, mes vieux compagnons, traversèrent la salle et me rejoignirent tandis que les débats s’éteignaient peu à peu.

Dame Talsi, accompagnée de sa fidèle amie la Dame Adira, prit enfin la parole.
- Seigneurs et Puissants d’Enroth, prenez place autour de la table, le Conseil va commencer.
Sa voix porta dans toute l’immense pièce relayée par son propre écho qui se répercutait sur les hautes voûtes. Le silence se fit en un instant.
Dame Talsi portait comme à l’accoutumée une longue robe aux couleurs de son clan, une armure légère d’Oriflamme couvrait une partie de son buste et de ses avants bras, symbole d’appartenance à une grande famille de nécromanciens. Un sceptre ancien se trouvait dans sa main droite et irradiait une faible lumière, cet objet m’était connu car j’avais lu dans d’anciennes chroniques qu’il pouvait contaminer le plus solide des bataillons de terribles maladies. La renommé de Dame Talsi n’avait jamais été une illusion et elle l’avait maintes fois démontré à nos yeux lors des précédentes campagnes de l’ancien monde. Grace à son commandement hors pair et son sens inné de la diplomatie, de l’avis de tous ce n’était que justice qu’elle se trouvait aujourd’hui à la tête de cette nouvelle alliance. Notre ancien dirigeant d’alors le Chevalier Auriel semblait s’en contenter fort bien. J’avais toujours soupçonné une romance cachée entre ces deux là sans jamais pouvoir amener la moindre preuve à mes hypothèses, j’espérais bien un jour délier ces ennuyeux soupçons.
A ses côtés, bardée d’une armure de plaques noire de jais et une épée dans le dos, sa plus fidèle amie et aujourd’hui Porte Etendard du Pacte d’Enroth, la sombre Dame Adira toisait du regard chaque participant. Elle dirigeait auparavant la guilde des renseignements de Pacte Draconique et les vieilles habitudes ayant la peau dure, elle continuait à mesurer ses interlocuteurs de son regard perçant peu importe leur origine sans jamais hésiter à tester leur loyauté.
J’apercevais à leur droite deux importantes figures de ces derniers mois, comme toujours en train de deviser sur dieu sait quel sujet. Ces deux là étaient devenu presque inséparables tant leurs talents respectifs les rendaient indispensables à la progression de nos royaumes. Le premier, de corpulence assez forte, portait une tenue à la mode des régions du sud. De multiples colliers et bagues cliquetaient à chacun de ses membres et autour de son cou, sa voix forte et joviale le rendait reconnaissable entre mille. Il était connu sous le nom de Maître Animax l’Opulent, puissant dirigeant de la Guilde du Commerce et Erudit Cartographe à ses heures perdues.
Le deuxième se nommait Jactari le Sage. D’une nature peu bavarde et discrète, il cachait ses longs cheveux blancs sous une pèlerine bleue nuit portant l’emblème de sa caste. En plus de son savoir étendu sur toutes les régions du monde et sur ses créatures, c’était un stratège sans égal qui avait écrit par le passé des manuels de guerre encore utilisés de nos jours dans les écoles d’officiers. Il n’était pas de ceux qui vous abreuvait de discours sans raisons et chacune de ses paroles était à réfléchir longuement si l’on voulait en saisir pleinement le sens.
Ils paraissaient malgré tout tous deux agités, bien que personne ne semblait en connaître la raison.

A mes côtés siégeait le Seigneur Champion, fils du Chevalier Auriel et Premier Général du Pacte d’Enroth. Il avait acquit le titre de Chef des Armées malgré sa jeunesse, preuve s’il en était de sa bravoure et de sa capacité à exalter les hommes au combat. Quelques années de cela j’avais été témoin de ses prouesses sur les champs de batailles alors que les garçons de son âge jouaient encore à la balle-trape, la fierté qui se lisait alors dans les yeux de son père lui promettait déjà un avenir resplendissant. Il portait une solide armure de plaques couvertes de symboles démonistes, son épée à deux mains reposait sur la table comme prête à bondir au moindre signal.
Le Chevalier Auriel avait quant à lui endossé le rôle de Maître des Renseignements. Non pas que les responsabilités le rebutaient à présent mais ses proches avaient pu constater que la chute de nos anciennes terres l’avait affecté plus qu’il n’en paraissait. Il avait passé un grande partie de son existence à bâtir royaumes et splendeurs, les Titans n’avaient eu besoin que de quelques heures pour les effacer de la surface du monde. Son armure était la même que le premier jour où je l’avais rencontré, une relique argentée ayant appartenu à son père et son grand père avant lui. Le clan d’Enroth semblait posséder un sens particulier de la tradition et de la passation des armes sacrées. Malgré les commentaires enjoués de Cromelchior, il se tenait les bras croisé le regard fixé sur notre actuelle dirigeante.
J’avais appris qu’Auriel et son fils Champion étaient les derniers descendants directs du clan d’Enroth. Leur lignée plongeait dans les racines du temps et les profondeurs d’Ashan, si profondes que personne ne pouvait dire à quand remontait l’apparition des premiers de leur sang. Subissant gloires et mauvaises fortunes au travers des époques, leur histoire m’intriguait et comme toujours je me jurais d’y voir plus clair lorsque le calme se ferait à nouveau.
Sur ma droite et comme à son habitude, le Mage Cromelchior avait un verre à la main et contemplait l’assemblé d’un air amusé tout en regardant négligemment les cartes lui faisant face. Lui et son cousin le Comte Miklpel avaient été de toutes les épreuves, ne marchant que droit devant eux sans jamais se retourner vers les désastres que nous avions fui. Sans eux nous n’aurions peut être jamais atteint ces terres et sauvé ce qui nous restait de force et de volonté.
Un groupe de seigneurs démonistes siégeait sur notre gauche. Ils nous avaient rejoint lors de l’exode dirigé par le Puissant Logain de la Haute Alliance Vinattastigr. La réputation du Seigneur Logain n’était plus à bâtir, tous savait qu’il était un des rares hommes à avoir goûté à ce jour l’Insondable Lumière d’Asha et y avoir survécu. Ses rapports avec Dame Talsi et Dame Adira nous était encore inconnus et semblaient fort troubles cependant la confiance qu’elles mettaient en lui malgré ses étranges crises de spasmes avait assis son influence au sein de notre communauté. Il avait de ses conseils avisés activement aidé à la construction de chaque forteresse, puis avec ses talents politiques était rapidement devenu un proche conseiller de Dame Talsi, ce qui avait le don de causer quelques ulcères à nos diplomates ainsi qu’à Dame Adira.
A ses côtés se trouvait des noms réputés tels que les seigneurs Chris d’Andromede, Limm Duul de Sheol, Estival le Voleur de Larmes, Dame Makiihar l’Honorable, Snorki le Seigneur des Abymes d’Hoth, Nazgul l’Ancien, le Duc Bomen et Vinx de Chabert. Tous avaient acquit renommés et légendes dans leurs anciens royaumes, le regard dur et profond de certains nous renseignaient sur les épreuves qu’ils avaient aussi traversé. Ils attendaient impassiblement que Dame Talsi énonce l’ordre du jour tout en parlant les uns les autres à voix basse.
Les derniers arrivants étaient quand à eux un groupe hétéroclite venant des terres du nord. Parmi eux se trouvait trois collègues nécromants qu’il m’avait été donné de rencontrer par le passé. Le jeune Seigneur Tuix de Chimay et sa femme la Dame Ellya, les deux frères Keman et Kemas des Steppes Glacées, les Princes Chevaliers Faerno, Hardork et Damned du continent des Mirages et le Sorcier Entropiste Tibler de la Plaine d’Urh.

Dame Talsi reprit la parole d’une voix douce et assurée.
- Nous sommes réunis aujourd’hui pour traiter de divers questions, la première porte sur l’établissement de nos colonies avancées sur les territoires limitrophes de nos royaumes. Les seigneurs Animax, Jactari et Logain nous proposent des emplacements riches en sources aurifères qu’il nous faut obtenir dans les plus brefs délais. Nous allons écouter le seigneur Animax.
Le seigneur Animax s’approcha d’une pile de cartes et les déplia soigneusement. Il remit en place l’une de ses bagues et après s’être frotté le menton pendant quelques secondes, il commença son exposé tout en exécutant une légère salutation.
- Seigneurs et Puissants d’Enroth, que cette soirée nous soit productive. Voici des plans qui devraient vous éclairer sur nos prochaines conquêtes et l’emplacement de vos futurs vi …

Au même instant les portes de la salle craquèrent d’un coup sec et s’ouvrirent brusquement. Un homme vêtu de guenilles calcinées s’effondra sur le sol tandis que par réflexes la moitié des participants du conseil avaient saisi leurs armes et s’apprêtaient au combat. Le souffle court mais encore apte à parler l’homme commença à bafouiller des mots incompréhensibles.
- Messeigneurs, messeigneurs … pitié aidez nous !
Une troupe de gardes l’avait suivi au pas de course, un lieutenant se tenait juste derrière lui au garde-à-vous. Dame Talsi le questionna avec froideur.
- Lieutenant, que fait cet homme ici ?
Ravalant sa salive, celui-ci répondit avec empressement.
- Dame, ce paysan prétend avoir été mandaté par l’un de vos maires, il portait une lettre à moitié brûlée dont le sceau semblait être authentique …
Elle le toisa de haut en bas et tendit alors la main.
- Remettez moi ce document.
Le lieutenant s’approcha rapidement, effectua un salut sommaire et déposa dans la main de la Dame un rouleau dont le sceau ressemblait exactement à l’emblème officiel d’Amethyste. Le paysan haletait et il tremblait de tout son corps.
- Donnez à cet homme de l’eau et un repas, ce sera tout.
Le Mage Cromelchior s’esclaffa.
- Voilà un évènement bien inattendu ! Moi qui avais peur de m’ennuyer. Que dit cette missive ?
Le visage de Dame Talsi s’embruma et son regard furieux alerta Dame Adira qui alla lire le manuscrit à son tour. Elle prit ensuite la parole d’un ton sans appel.
- Seigneurs et Puissants d’Enroth, il n’est pas encore temps de nous reposer. Nous venons d’apprendre qu’une cité abandonné abrite un Titan endormis sur nos frontières sud. Plusieurs grands dragons s’y sont déjà établis et attaquent les villes environnantes.

La stupeur se lisit sur tous les visages et déjà certains se levaient en direction de la sortie. Un nouveau jour prenait fin, de nouvelles épreuves commençaient.


3 – Reconquêtes

5ème Jour de Riuros, 2ème Année de la Restauration.

Plusieurs anciens dragons tournoyaient autour de la ville citadelle de Karussandre et malgré leurs rugissements enflammés, les bataillons continuaient leur avancée rythmée par le son des tambours et les cris des officiers. Nous étions aux portes de la première enceinte, de la fumée s’élevait encore des maisons et des palais en feu malgré la pluie abondante qui tombait en trombe depuis l’aube. Un ciel gris nous couvrait la tête tel une tenture monochrome et si les soldats cherchaient un peu de réconfort, ce n’était sûrement pas en levant les yeux, ni en les gardant fixés droit devant : Les hautes murailles qui s’élevaient devant nous, les douves profondes de plusieurs dizaines de mètres et la perspective d’un contact peu fraternel avec les habitants de cette cité n’enthousiasmaient personne, moi le premier.
Quel idée avait pu me traverser l’esprit de m’être proposé comme observateur et de retranscrire heures après heures les actions de cette campagne. J’en venais à regretter singulièrement mon bureau ainsi que les tonnes de paperasses qui s’y entassaient. Cette mission sentait le roussi draconique, sans mauvais jeu de mot. L’effet des Titans sur les populations vivantes et monstrueuses n’avait pour chacun de nous plus aucun mystère : nous savions que trop bien les ravages que pouvait causer une telle créature -même endormis- au plus paisible des royaumes. Il nous incombait de réagir vite et efficacement.

Après une courte nuit et un maigre repas prit rapidement sous la tente des gradés, je rejoignis en clopinant le Chevalier Auriel aux avants postes du champ de bataille. Celui-ci était déjà affairé à organiser le premier assaut, il aboyait les ordres d’une voix puissante et la fourmilière militaire se mettait petit à petit en mouvement. J’avais noté le manque de sommeil lui creusant le visage et je me pris à me questionner sur la dernier fois où je l’avais vu sans ce voile flou sous les yeux. Cela remontait assurément à plusieurs années déjà.
L’état major enfin réuni, les cartes et figurines jonchaient un grand plateau mis là pour l’occasion et les rapports d’espionnages tombaient chaque quart d’heure, passant des mains des lieutenants pour finir dans celles des généraux. Le jeune seigneur et nécromant Tuix de Chimay nous accompagnait avec quelque uns de ses hommes. Je savais de sources sûres et sans l’ombre d’un doute qu’il prévoyait l’attaque d’une lointaine seigneurie au nord de nos frontières. Il avait fait cadeau plusieurs semaines auparavant d’un important placement aurifère à Dame Talsi, privilège du rang ou respect des anciens peut importe, il sentait l’urgence d’acquérir de nouvelles terres et renflouer ses coffres de nouvelles richesses : les armées ne se payaient pas encore avec des rondins de bois. Connaissant la qualité de l’expérience du Chevalier Auriel dans les arts guerriers, je le savais à bonne école.
J’avais quand à moi acquit la tache de coordonner l’action d’un groupe de nos plus influents sorciers avec l’aide du Mage Cromelchior et du Duc Bomen pour enfin sceller définitivement le Titan qui troublaient grandement nos plans futurs.

Après de rapides discussions avec le Chevalier Auriel, celui-ci parti rejoindre ses hommes et nous nous retrouvîmes tous les quatre réunis autour d’une petite table à l’abris des oreilles indésirables. Le Duc prit la parole après avoir terminé son verre de vin.
- Le siège s’annonce plutôt bien. Reste à savoir comment les grands dragons vont réagir à nos troupes d’infanterie et surtout à nos sorciers.
- Ils réagiront sûrement mieux que vous ce matin lorsque l’on vous a réveillé, cher Duc, répondit le Mage Cromelchior.
Quelques rires s’élevèrent autour de la table. Tout le monde l’avait entendu pester sur son aide de camp aux premières lueurs de l’aube.
- Souhaitons le, répliqua le Duc Bomen, levant son verre et s’inclinant tout en souriant.

Le Duc Bomen portait les insignes de son Ordre ainsi que les armoiries de sa famille autour du cou, quatre cygnes noirs volant au dessus d’un démon des Abymes. Une longue cape rouge masquait les quelques pièces d’armure recouvrant ses vêtements finement brodés : il avait tout d’un dandy timide fraîchement habitué aux rigueurs d’une campagne militaire. Alchimiste de renom, il possédait une série de fioles et divers orbes accrochées à sa ceinture et ne manquait jamais de nous faire savoir leurs contenus. Chacun priait pour qu’aucunes d’elles ne se cassent par la maladresse d’un soldat un peu gauche mais il nous avait pourtant certifié que seul un sorcier pouvait annuler les runes de protection et activer leurs effets, prévenant ainsi un éventuel et malheureux accident. Les plus vieux d’entre nous se rappelait surtout l’histoire d’un alchimiste nommé Falco de Siiguer qui avait explosé dans une auberge après avoir expliqué à un collègue leurs usages : cela n’avait point la qualité de nous rassurer. Le Duc continuait de lisser ses fines moustaches en acceptant dignement nos moqueries à ce sujet, sa jeunesse ne lui laissait pas d’autre choix.

Tuix de Chimay reprit les observations.
- Messeigneurs, si nous désirons sceller cette ville au plus vite, nous devons déterminer les positions à occuper par nos contingents de sorciers et nous même.
Le Duc renchérit aussitôt.
- Le combat ne durera pas longtemps. Les troupes du Chevalier Auriel sont des vétérans, nous devrions avoir une marge de manœuvre suffisante d’ici ce soir.
Tous acquiescèrent. Cromelchior posa sa pipe et fouraillant dans une de ses sacoches, il en sortit plusieurs cartes. Il prit alors la parole.
- Fort bien. Fort bien. Tenons nous prêt à intervenir, voici les plans de la ville que nous ont transmis nos espions. Vous pouvez observer ici et là quelques lieux pouvant être utilisés dès à présent. La guilde de magie, le château et ses extensions, les rares casernes si elles ne sont pas trop affectées par cette attaque.
- Soit. Qu’elle sera notre cible principale au vue des avancées de l’armée ? demanda Tuix de Chimay.
- Nous pensons prendre d’abord la guilde puis le château. Leurs charges occultes sont élevées, nous pourrons ainsi démarrer le rituel dès que ces deux lieux seront en notre possession, répondit Cromelchior. J’aurai préféré envahir une auberge en premier, mais cela ne ferait pas avancer nos affaires, pas vrai ?
Le Duc pouffa puis reprit son sérieux.
- Veuillez transmettre ces plans aux leaders de faction. Il s’adressait à l’un de ses lieutenants qui se courba puis prit le chemin du sud. Savons nous où se trouve le Titan exactement ?
- Il ne fait aucun doute qu’il se trouve dans le sous sol, poursuivit Cromelchior. La ville possède un grand nombre de passages sous terrains et nous soupçonnons qu’il y ait un lac sous le citadelle elle-même.
- Rien que ça. Le rituel sera suffisant, n’est-ce pas ?
- Nous verrons bien.
Cromelchior afficha son sourire légendaire et tous se turent. Nous avions traversé tellement de périls que plus rien ne semblait nous effrayer.

Le combat venait de commencer, la clameur de l’armée du Chevalier Auriel s’éleva brusquement dans les airs et fit s’envoler les hordes de corbeaux suivant à la trace le fracas des armes. Qui n’aurait pas été terrifié par cette marée humaine et animale ? L’opposition retranchée derrière les murs de Karussandre ne devait pas voir le futur sous un jour resplendissant. Les archers balayaient les murailles de traits mortels tandis que l’infanterie engageait déjà les dragons. Plusieurs régiments de cavalerie attendaient patiemment sur le front gauche l’ordre de charge, si poussées par un courage suicidaire les cohortes ennemis tentaient une percée hors des protections de la citadelle.
Nous avions bien entendu cherché à contacter le seigneur de la ville. Nous avions appris plus tard que dans la folie provoqué par l’influence du Titan il avait été assassiné. Le mage qui lui succédait n’avait aucunement l’intention de coopérer, devant l’éventualité qu’il puisse tenter d’utiliser le pouvoir du Titan à son propre compte, l’assaut n’avait été alors que notre seule et unique option.
Des carreaux d’arbalètes et de balistes sifflaient d’un son strident avant de s’enfoncer lourdement dans leurs cibles. Le sol commençait à être jonché de cadavres, la résistance semblait plus efficace que prévue si elle n’était pas déjà désespérée. Les tentes de premiers soins se remplissaient sans interruption, le cris et les plaintes des blessés n’arrivaient pourtant pas à couvrir l’exaltation de la bataille. Les prêtres s’activaient dans la mesure de leurs moyens et l’on pouvait entendre leurs supérieurs organiser l’arrivage des mourants avec un calme tout professionnel. Les dragons balayaient le sol de leurs souffles funestes, plusieurs groupes de créatures cherchaient à entrer dans l’enceinte de la cité pour en piller ce qui avait encore une quelconque valeur. Repoussés par les barrières de protection magiques lancées la veille, ils repartaient de plus belle frappant tout ce qui leur paraissaient encore intacte. La bataille faisait rage.
Un bélier gigantesque fit alors son apparition devant les hautes portes de la ville tiré par une centaine de Conscrits. Sa tête représentait un ours bardé de piques, ses crocs pour la plupart mesuraient deux fois la taille d’un homme et sa bouche crachait un feu ardant. Une clameur redoubla à la vue de cet arsenal et les vagues d’assauts reprirent de plus belles.
Devant un tel spectacle, mes compagnons et moi-même n’avions plus aucun doute : la citadelle tomberait avant la nuit.

Une reddition était de loin le choix le plus raisonnable, le surnombre en notre faveur ainsi que l’expérience des soldats ne pouvaient offrir d’autres options que l’abandon ou une défaite totale. Je n’avais pourtant aucune confiance en l’impartialité du jugement de ce mage fraîchement appointé seigneur : je craignais une tromperie dangereuse de sa part s’il ne fuyait pas la ville tant qu’il en avait encore la possibilité.
Je fis part de mes craintes à mes compagnons, nous devions nous préparer au pire. Le pire revenait à faire face à l’éveil d’un Titan et à la débandade générale qui l’accompagnerait. Nous avions assez de puissants pour l’emprisonner endormi à tout jamais dans une bulle scellée par des fils magiques, cependant face à cette force mythique en pleine possession de ses moyens, nous ne valions pas plus qu’un apprenti voleur face au plus ancien et inviolable des coffres-forts.

Un dragon vert passa soudainement au dessus de nos têtes. Il cherchait sans doute à atteindre des gradés ou tout individu lié à la direction des évènements. Un rapide coup d’œil suffit à Cromelchior et Tuix de Chimay pour dresser en un instant un bouclier occulte autour de nous. Je m’employais alors sur une malédiction d’affaiblissement tandis que le Duc Bomen descellait une de ses fioles. Nous avions eu la même idée. Nos bras brillaient d’une lueur violacée et dans un geste souple, les sortilèges prirent leur envol en direction de l’immense créature. Après avoir reçu nos attaques respectives accompagnées d’un violent rugissement, le dragon reprit son chemin vers le front où quelques centaines de coups d’épées en viendraient finalement à bout.
La bataille avançait comme nous l’avions espéré, le Chevalier Auriel rejoignit notre groupe après avoir aboyé ses ordres aux généraux.

Prenant une coupe de vin, il nous regarda fixement puis nous questionna.
- Êtes-vous prêt ?
Les regards devinrent intenses, le feu de la guerre et l’adrénaline brûlaient au fond de chacun comme au premier jour. J’inclinais la tête dans sa direction tout en faisant un tour de table : Cela faisait quelques semaines que nous nous préparions à ce combat : Nous étions au point.


4 – L’incident d’Ulldash La Sinistre

Au même instant, un cavalier tirait les dernières forces de sa monture et galopait sans relâche en direction de la ville nécropole d’Ulldash, cité à la réputation lugubre perdue dans les montagnes à l’Est des frontières de notre Empire. La vitesse faisait claquer ses rênes, la selle en cuir brodée d’arabesques rappelait par ses éclats les fresques antiques des royaumes du désert. Sa pèlerine flottait au vent et laissait entrevoir une armure finement sculptée portant le blason d’un seigneur inconnu et lointain. Les rares paysans et autres fermiers encore dehors à cette heure tardive ne regardèrent pas ce messager d’un très bon œil. Pour ces hommes capable d’endurer le froid à cette période de l’hiver, il avait tout d’un cavalier de l’ombre, ces guerriers sans âme parcourant sans cesse le monde au service de sorciers cruels ou de nécromants sans scrupules. La lune scintillait difficilement au travers d’un épais tapis de nuages, il se tramait alors un complot dont les vagues successives de son aboutissement embraseraient par le feu les terres d’Enroth et celles de ses alliances voisines.

13ème Jour de Cantlos, 7ème Année de la Restauration.

Cela faisait déjà plusieurs semaines qu’un Grand Conseil s’organisait réunissant les puissants des Terres du Dragon proches de nos royaumes et parmi eux plusieurs illustres seigneurs que nous avions connu dans l’ancien monde. Cette assemblé exceptionnelle en tout point dégageait par sa seul existence des intérêts et des conséquences que peu s’engageait à commenter en publique. Les sujets qui allaient être traités portaient principalement sur nos frontières respectives et les seigneurs encore isolés qui ne tarderaient point à tomber sous la domination des plus conquérants. Le siège de la cité de Karussandre s’était conclu par une réussite cinq ans auparavant, d’autres avaient été lancé avec succès années après années et rentrant de récents affrontements fourbus et fatigués, mes compagnons et moi même n’avions eu que peu de minutes à accorder à la gestion de nos domaines respectifs avant de nous mettre en marche vers les terres d’Ulldash où devait avoir lieu cette réunion importante une quinzaine de jours plus tard.

Tuix de Chimay était encore occupé à la construction du Hall des Débats de notre capitale Améthyste ainsi qu’à étendre son nouveau domaine, il avait été de même appointé Chef des Renseignements en l’absence du Chevalier Auriel, celui-ci s’étant retranché dans son palais de Terseven pour de graves raisons que nous ignorions encore. Je prenais donc la place de ceux qui manquaient à l’appel aux côtés de Dame Talsi et des Seigneurs Animax l’Opulent, Logain le Splendide, Sire Champion, Dame Adira, Hardork du Continent des Mirages, Nazgul l’Ancien et Dame Makiihar comme officiels d’Enroth. Le Duc Bomen quant à lui avait été nommé à la tête des Terres du Nord et siégeait maintenant avec des Seigneurs Exilés qu’ils fallaient souder et organiser. Il était donc bien assez pris par ses nouvelles responsabilités pour nous rejoindre.
Il avait été aussi décidé que les frères Keman et Kemas des Steppes Glacées s’occuperaient de notre protection et s’assureraient que personne ne viennent troubler les colloques privés que nous allions tenir. Tout le monde savait que ces deux là possédaient les milices les plus pointilleuses en terme de sécurité, leurs compétences en la matière n’allaient pas nous faire défaut. Nous devions assurément faire usage de prudence au vue des tensions qui montaient ces derniers mois de part et d’autres de nos frontières. Les tractations diplomatiques se faisaient de plus en plus acres à mesure que les distances diminuaient entre les empires, chacun avait déjà eu l’occasion de tester ses talents d’orateur et de stratège avec l’avancée soudaine de nos influences respectives.

Au petit matin et après un voyage sans encombre, les tours d’Ulldash pointèrent enfin leur noirceur hors du brouillard épais qui recouvrait l’ensemble du paysage. Cette terre vallonnée semblait pauvre et ne détenir que de maigres richesses, les arbres sans vie accompagnaient la route de leur silhouette décharnée, les champs paraissaient à l’abandon malgré de rares serfs s’évertuant à en retourner le sol, l’espoir peut être d’y voir pousser des récoltes suffisantes à leur besoin ou le désespoir de l’esclavage, personne n’aurait pu le dire.
Nous n’avions que peu de renseignements sur le dirigeant des lieux, le Seigneur Lanista, si ce n’était sa neutralité affirmée et sa gestion très secrète des environs. Seul territoire encore vierge de toute tractation, il avait été convenu qu’Ulldash était l’endroit le plus à même d’héberger une assemblée réunissant tous les pontes des empires naissants de la région. Son environnement sinistre ne me posait que peu de soucis, je sentis pourtant la vigilance redoubler parmi mes compagnons. Une fois arrivé au pied de ses hautes murailles, le pont-levis s’abaissa dans une crissement aigu et les chevaux se mirent enfin au pas tout en secouant leurs crinières.
L’architecture de la ville me rappelait celle de mes anciennes provinces. Un caractère austère se dégageait naturellement de ses murs et de ses habitations. Les murailles de pierres noires ne diffusaient que faiblement la lumière du jour et ajoutaient une lourdeur asphyxiante à l’atmosphère générale. Les bâtiments officiels était quant à eux sculptés dans un style baroque avec des pointes gothique dans les ponts et les monuments religieux. Un vrai chef d’œuvre, je ne pus m’empêcher de sourire avec contentement.

A peine la grande entrée passée, Les trompettes annoncèrent notre arrivée et l’intendant du seigneur nous accueillit avec raideur entouré d’une dizaine de gardes sérieusement armés. Des troupes se tenaient aux ordres sur la place des halles et l’on distinguait facilement les allées et venues des arbalétriers sur le chemin de ronde acollé à la tour que nous venions de traverser.
Il prit alors la parole.
- Bienvenu à la délégation de l’Empire d’Enroth. Je me nomme Scorp, intendant de ce royaume. Nous vous avons préparé vos quartiers, si vous désirez me suivre …
Sa voix froide résonna l’espace d’un instant avant d’être recouverte par le bruit du piétinement des bottes en métal.
Son regard restait figé sur Dame Talsi. Elle voyageait avec les apparats dus à son rang d’Impératrice et tout être n’étant pas coutumier de cérémonies officielles ne pouvait que rester silencieux devant l’étalage glorieux de la haute noblesse. Siégeant sur un trône imposant en bronze finement ciselé et bardé de pierres précieuses, l’aura qui se dégageait d’elle n’inspirait que la crainte si ce n’était du respect. Dix sept archiliches portaient le tout en avançant à chacun de ses gestes. Les étendards d’Enroth, un corbeau noir sur fond beige cerclé d’étoiles, flottaient majestueusement tout autour d’elle. Dame Adira portait comme le voulait son titre et la tradition l’étendard historique d’Enroth à ses côtés. D’un revers de la main Dame Talsi fit signe à l’intendant de lui montrer la route, le long cortège se mit alors en marche et lui emboîta lentement le pas.
Le rictus d’Animax à la vue de la cité me fit sourire à nouveau. Nul doute qu’il n’était pas habitué à un tel décors, et l’idée de devoir y séjourner aussi longtemps devait lui faire regretter fortement ses luxuriants jardins aériens. Nous avions tous fait le voyage à dos de cheval, je n’aspirais à ce moment précis qu’à prendre un bain et boire un verre du meilleur breuvage que nous pourrions trouver. Une lourde somme de travail attendait chacun de nous, une nuit de repos ne serait définitivement pas de trop.

Au petit matin les trompettes résonnèrent à nouveau dans la cour du château, faisant vibrer les vitres de la salle de réunion où nous avions établis nos bureaux. Un rapide coup d’œil me fit reconnaître le célèbre blason au Cygne Argenté de l’Ordre des Chevaliers de l’Eternité. C’était un puissant groupe de paladins, chevaliers et guerriers saints avec à leur tête le Sire Ouranos de Gemenon. Celui-ci était accompagné de ses fidèles bras droits les Sires Tatzoof de Torak et Lorenthy de Dilaga, tous deux mages et diplomates de renom. Une cinquantaine d’hommes les suivaient à la trace, chefs de guerre, conseillers, haut prêtres et serviteurs, si bien que la place des halles se trouva de nouveau noire de monde. La foule de spectateurs s’était rassemblé et la garde peinait à rétablir l’ordre. Certains de mes compagnons semblaient intéressés par leur arrivée. Nous avions eu par le passé des négociations fructueuses avec ces chevaliers, j’avais été à cette époque appointé diplomate dans la gestion de nos échanges mutuels.
- La délégation des Chevaliers de l’Eternité est arrivée, nota le Seigneur Logain pour informer ceux restés occupés dans la salle. Et Sire Ouranos est à leur tête, ajouta-t-il comme si cette présence avait une importance particulière. Le sourire ambiguë qu’il se plaisait à afficher lors des entretiens diplomatiques rayonnait sur son visage.
Je n’avais jamais eu affaire au Sire Ouranos mais toujours à ses deux conseillers. Seule notre Impératrice la Dame Talsi avait eu des échanges avec lui, trop arides comme elle se plaisait à nous le rappeler.
- L’Empire de Faucon n’est pas encore arrivé, ajouta Dame Makiihar. J’ai entendu dire que leur délégation réunit plus de deux cent hommes et qu’ils arriveront accompagné de l’Alliance des Guerriers de la Libération. A ce rythme, le pauvre intendant risque de ne plus savoir qui ou quoi regarder.
Quelques rires fusèrent dans la pièce. Contente de son effet, Dame Makiihar porta un verre de vin à ses lèvres tout en continuant à observer l’agitation extérieure. Malgré l’heure matinale, elle avait déjà glané les rumeurs et informations qui circulaient dans l’enceinte du château.
- Il faudra être sur nos gardes lorsque ces deux groupes arriveront. Ils ne nous portent pas en odeur de sainteté et je ne doute pas que sur leurs terres plusieurs contrats d’assassinat pendent sur chacune de nos têtes, finit-elle par conclure.
- C’est tristement vrai, j’en ai eu la confirmation il y a quelques semaines par un de mes groupes d’éclaireurs, renchérit Sire Champion.
Le Seigneur Animax pouffa joyeusement et prit la parole.
- Mes amis, si vous saviez le nombre de tentatives d’assassinat que ma garde personnelle a déjoué ces derniers mois, vous en pâliriez de jalousie.
- Ces tentatives, venaient-elles de seigneurs en colères ou de maris offensés, mon cher Animax ?
La porte de la pièce était ouverte et tous les regards se portèrent vers la voix qui venait de s’exprimer. Dame Adira se tenait appuyée contre le rebord d’une bibliothèque en bois massif. Elle portait un tabard richement décoré aux couleurs de l’Empire. Ses paroles avaient laissé l’Illustre Animax rieur mais il cherchait tout de même à camoufler sa surprise : il ne savait pas que toute la pièce avait connaissance de ses déboires amoureux. L’assemblée riait pourtant de bon cœur, l’humeur ambiante contrastait avec la vive tension que la ville connaissait depuis déjà quelques jours.
Dame Adira reprit de plus belle.
- Dames et seigneurs, malgré l’intérêt certain qu’ont les mésaventures de notre cher dirigeant de la guilde du commerce, nous avons tous du pain sur la planche. Nous vous avons affecté aux charges qui vous incombent et vous devrez donc vous présenter aux diverses réunions et conseils indiqués sur vos parchemins. Un sortilège a été intégré à chacun d’eux pour que personne d’autre que vous même puissiez lire les horaires, les lieux des conseils et leurs mots de passes.
Après la distribution des parchemins et quelques discussions plus calmes et sérieuses, tous se réunirent en petits groupes de travail dans des pièces accolées à nos appartements avant d’aller vers les lieux où se dérouleraient les tractations. Le visage de notre Impératrice Dame Talsi était fermé de concentration. Elle était accompagnée par Dame Adira sa première conseillère suivit par Sire Champion, le général des armées de l’Empire. Elle devait se préparer à négocier des sujets épineux avec tous les dirigeants présents aujourd’hui, nous autres avions la charge de dossiers plus communs mais néanmoins importants : routes commerciales, seigneurs isolés, futures colonisations, tous pouvait accoucher à tout moment d’un incident diplomatique.
Ces groupes de travail étaient organisés de la manière suivante : chaque ambassadeur officiel était accompagné d’un ou deux généraux et escorté par une petite dizaine d’hommes. J’étais évidemment du côté des fonctionnaires de l’Empire tout comme les seigneurs Logain et Animax, les « bureaucrates » comme se plaisait à nous appeler le Sire Champion. Les deux frères Keman et Kemas me suivaient à la trace, j’allais devoir m’habituer à leur présence silencieuse et à leurs coups d’œil paranoïaques. Le puissant berzerker Hardork et Dame Makiihar escortait le Seigneur Logain tandis que Nazgul l’Ancien partageait les corvées de ce cher Animax.

Nous devions tous afficher et user en cet instant précis d’un discernement et d’une prudence sans faille pour remporter une partie des négociations. Afin de ne pas perdre trop de terrain dans la région nous devions être sans compromis : les discussions allaient être âpres et tendues au possible. Tous les participants de ce sommet n’étant pas encore arrivés, nous disposions encore de plusieurs heures pour étudier nos futurs interlocuteurs. Tuix de Chimay nous avait préparé des dossiers sur chacun d’eux et nous avions de même mobilisé nos meilleurs espions afin de connaître les tenants et aboutissements militaires de la majorité de leurs capitales.
Les cartes et une montagnes de papier siégeait déjà sur ma table comme à l’accoutumé, les bougies étalaient doucement leur cire tout en faisant crépiter les flammes vacillantes. Après deux bonnes heures d’étude des paroles adressées avec empressement s’élevèrent de la pièce collée à la mienne, la voix de Dame Makiihar appelant Dame Adira avec une légère panique. Je me levais alors rapidement pour aller assister celle-ci dans ce que je savais être une des fameuses crises du Seigneur Logain.
Après une rapide inspection de la salle, il s’avérait que celui-ci était étendu au sol, parcouru par des spasmes d’une rare violence. Des marques divines et sanguinolentes s’étalaient sur tout son corps et lui arrachaient des grognements indescriptibles, le tout accompagné de ce regard sans vie qui le rendait encore plus inquiétant à chaque fois que j’assistais à cette scène. Dame Adira lui prodiguait des médecines qu’elle seule connaissait afin d’arrêter ces crises maladives, mais il ne fallait pas être devin pour en connaître l'origine et leur finalité : l’effet de la Lumière d’Asha et l’addiction profonde qu’elle provoquait lorsque l’on en était coupé trop longtemps brisait un homme comme une vulgaire brindille. Les traitements faisaient leur office mais son trouble revenait toujours à la surface. Aucun remède ne pourrait jamais le soigner. Aucun si ce n’est replonger à nouveau dans cette dangereuse bénédiction et prendre le risque d’en être à nouveau séparé, quitte à y perdre une bonne fois pour toute la raison.
Quelques minutes plus tard, Logain siégeait sur une chaise, le corps fatigué de ces contorsions non désirées. Dame Adira lui faisait respirer une fiole au liquide noirâtre et ses joues reprenaient doucement une couleur normal, du moins les couleurs normales d’un démoniste accro au pouvoir divin.
Dame Makiihar l’escortait dans ses entrevues de la journée, elle se trouvait donc elle aussi à ses côtés, ses cimeterres courbés au clair. Lors d’une de ses récentes crises le Seigneur Logain avait invoqué un Démon supérieur des Abysses ayant pris tout le monde par surprise. Personne ne voulait qu’une telle entité puisse encore une fois se promener librement dans les couloirs d’un château, si bien qu’elle s’était préparée à combattre une créature similaire si la situation se présentait. Nazgul l’Ancien pénétra alors lui aussi dans la pièce d’un pas rapide et silencieux.
- Comment va-t-il ? s’inquiéta le Seigneur Nazgul.
- Sa crise est passée, il devrait bientôt reprendre ses esprits, répondit Dame Adira.
- On croirait qu’il se fait torturer, comment peut-il survivre à de telles souffrances ?
- Asha seule le sait … répondit Dame Makiihar tout en remettant ses lames au fourreau.
Les yeux de Dame Adira se posait sur Logain avec inquiétude. Elle lui parla doucement.
- Logain, êtes vous en état de poursuivre vos responsabilités ?
Prenant son visage au creux de ses mains tel un fidèle priant une divinité inconnue, le seigneur Logain releva doucement la tête tout en prenant la parole.
- Je le puis, Porte Etendard. Vos médecines sont puissantes, je ne devrais plus souffrir d’ici la fin de nos débats.
Exécutant une révérence en guise de remerciement, il fit signe à Dame Makiihar et au puissant Hardork de le suivre et sortit de la pièce sans dire un mot de plus. C’était un homme fier et il n’aimait pas que l’on puisse le voir dans un état de faiblesse. Ceux qui restaient là ne purent s’empêcher de le dévisager avant de retourner à leurs occupations. Je restais dans la salle avec le seigneur Nazgul, n’ayant jamais eu l’occasion de m’entretenir plus avant avec lui j’en profitais pour entamer une discussion intéressée.
- Vous ne semblez pas être très familier de l’état de santé du Seigneur Logain, cher Nazgul.
- Effectivement, Baron. Mes terres sont loin de notre capitale et à chacun de mes déplacements je ne me suis entretenu qu’exclusivement avec notre Impératrice. J’ai pu le rencontrer à de rares occasions, mais jamais je n’aurai imaginé que la Lumière d’Asha puisse avoir des effets aussi destructeurs lorsque l’on ne peut plus y goûter.
- Oui, c’est une condition peu enviable. Il faudrait blâmer les Titans d’avoir réduit à néant les villes merveilleuses des Vinattastigr et leurs Graals sacrés, ceux là même qui diffusaient cette Lumière sainte si nécessaire à tout ces seigneurs. Le culte d’Asha porte certains désagréments …
Mon regard se fit plus perçant. J’attendais son avis sur la question, je le savais très porté sur la religion.
- J’ai entendu dire que plusieurs sont devenus fous lorsque leurs yeux se sont posés sur les reliques, murmura-t-il en guise de réponse.
- C’est une rumeur qu’il serait bon de vérifier, notre Impératrice semble bien décidée à nous mener sur le chemin de leurs possessions, quoi qu’il arrive.
- Sans nul doute. « Les Elus verront la Lumière ». Les textes ne mentent pas, conclut-il.

Nazgul l’Ancien était un homme grand sans pour autant avoir la taille d’un géant comme pouvait l’être Hardork des Mirages. Il avait de longs cheveux rouge feu et portait souvent une grande toge noire cachant une partie de son visage ainsi que sa célèbre armure d’acier volcanique. C’était un individu réservé mais pleins de qualités, nous l’avions vu officier à de nombreux postes sans jamais être débordé ni perdre son calme. Notre impératrice le portait en grande estime comme beaucoup de mes camarades, j’avais quand à moi eu trop peu de relations avec lui pour pouvoir le connaître à sa juste valeur. Ses liens avec le temple d’Asha auquel appartenait aussi Dame Talsi et le seigneur Logain me causait pourtant quelques démangeaisons : je n’avais jamais été porté sur le culte, hormis celui que mes vassaux me vouaient.
En ces temps d’expansion, le temple d’Urgash avait fait de nombreux fidèles et bien des alliés, prôner son appartenance à une religion vieille de mille ans et aujourd’hui peu populaire pouvait engendrer des situations très désagréables.

Au même moment, une puissante trompette tonna dans les basses accompagnée quelques secondes plus tard d’une symphonies discordantes. L’Empire Faucon arrivait avec dans son sillage une imposante cohorte armée. Des griffons montés virevoltaient dans les airs tandis que des myriades de bannières flottaient au vent au couleurs de leur Empire, un faucon toutes ailes déployées volant au dessus d’un calice en or. Un griffon bleu apparu alors dans le soleil et après plusieurs arabesques se posa en avance dans la cour du château. Un homme de forte carrure en armure d’un bleu translucide en descendit, de longs cheveux dorés tombèrent sur ses épaules masquant son visage aux spectateurs éberlués. De tels attributs ne pouvaient qu’appartenir au puissant chef de guerre Azur d’Océan, je me rapprochais donc de la fenêtre pour observer les nouveaux arrivants. Une dizaine de minutes plus tard six importants seigneurs le rejoignirent. Le premier était le Roi Thoric de l’Empire Faucon. Il était accompagné du seigneur Zipoh de Darnasus, son fidèle bras droit ainsi que premier diplomate de l’empire, derrière lui se tenait quatre autres généraux, le Noble Jakanlanzar du clan Montaga, Nols le Sorcier du Sud, Andromac de Riolas et le Comte Kross de Nabilie. Ils étaient en train de disserter sur je ne sais quel sujet, et je m’étonnais de ne pas voir en leur compagnie les dirigeants des Guerriers de la Libération. Nous nous attendions à les voir ensemble au vue de leur récent rapprochement mais peu importait, je risquais de me perdre en conjectures politiques à continuer ce rôle d’observateur trop longtemps. Après avoir remis les rideaux en place, je retournais à mon bureau sous l’œil de mes protecteurs.
L’heure de départ de l’assemblée des dirigeants se rapprochait, les secondes s’égrainaient rapidement au fur et à mesure que les cors et trompettes annonçaient toutes les alliances manquantes se profilant à l’horizon.
Peu de temps après l’Empire Faucon, les célèbres Brigands d’Asha firent leur entrée, suivis de près par leur voisin et alliés du Royaume d’Erathia. Nous avions depuis longtemps de bonnes relations avec le seigneur Megapape et son comparse Shalk de Tremoris, deux brigands de grand chemin aujourd’hui à la tête d’un état. A eux deux ils avaient unifié des terres alors aux mains de despotes et seigneurs sanguinaires, puis malgré leur passé turbulent ils s’étaient vu confié le destin d’un vaste royaume et de tous ses habitants. Le seigneur Megapape n’avait jamais caché son amitié envers l’Empire d’Enroth et nous nous étions efforcé de maintenir des échanges fructueux entre nous. Le Royaume d’Erathia quant à lui était très discret, loin au nord de nos frontières actuelles nous n’avions eu que peu d’informations sur leurs intentions si ce n’est sur leur dirigeant le Prince Marinier, un homme de confiance et nécromancien de surcroît.
L’alliance du Cercle des Dragons avec à sa tête le Duc Majeros de Kles fut la dernière à arriver, les portes du château se fermèrent avec la nuit tombante, la ville bouillonnait d’activité et les administrateurs de notre hôte le Seigneur Lanista ne savaient déjà plus où donner de la tête.

Retournant à mes affaires et après avoir laborieusement enfilé les habits d’apparat enrothien, je fis signe aux deux frères Keman et Kemas que nous allions bientôt partir pour la grande salle de conseil. J’allais assister, en honneur de ma charge d’annaliste, aux premiers échanges des rois, princes, empereurs et impératrices. Puis mon statut de diplomate reprendrait alors le dessus et je devrais me diriger ensuite vers mes rendez-vous officiels.
Mon devoir portait sur les relations de l’Empire avec l’Ordre des Chevaliers de l’Eternité et le Royaume Magiocratique de Val Faust, arrivés un jour plus tôt au château d’Ulldash. Si je connaissais et m’entendais assez bien avec les premiers, les deuxièmes ne s’étaient jamais étalés en bons gestes ou en coopération ces dernières années. Nous suspections qu’ils aient des liens avec une puissante alliance au nord de leurs frontières, et cela malgré leur prétendue neutralité et volonté affichée de défendre un lieu dédié à la recherche et à la conservation du savoir. Leur mentor Valerian de Leamundis était un homme secret qui ne s’étalait pas en paroles inutiles, comment savoir alors où allaient ses affinités ?

a la demande de notre dévouée chef
le chapitre arrive bientot j'ai pris grave de retard mais ça avance.
au programme le jeune tuix de chimay, Nazgul l'ancien, une conspiration et un incident diplomatique dans une ville nommé Ulldash avec au casting votre dévoué serviteur, notre bien aimée leader et ses fidèles conseillers, des conquètes, du sang et des larmes.

wraith a écrit:

des conquètes, du sang et des larmes.

Des larmes ? (lueur de convoitise dans le regard) Où ça ? Où ça ? Où ça ?
Quoi ? Ah bon, c'est pas encore commencé la guerre des larmes ? Ah mince, je m'égare...

Merci pour ces annales, très noble baron Wraith. Pas de romance prévue au prochain chapitre ? Je suis rassurée alors !

pas de romance mais un décès ! allez savoir qui ...

et moi,je dis qu'on ne parle point assez de l'alcool qui circule pendant les palabres,histoire de soutenir le moral des troupes et des généraux!
ah ah h ah!

et que dire des haches sur les tables?eh eh he!

parce que le moral des troupes ne se maintient qu'à ce prix,du bon alcool et des armes(la hache en l'occurrence )bien affutées,par CROM!
ah a hha! :

Je plussoie!!! (y'a qu'à voir le nom de mes villages ^^)

ah ah ah, hé hé hé !! ^^

chapitre 3 en ligne
en fait j'ai préféré séparer le chapitre en 2 (3 : la bataille de Karussandre, 4 : l'incident d'Ulldash) pour éviter de faire un gros pavé de texte.
ce chapitre laisse la part belle à Tuix et Bomen (qui m'ont d'ailleurs donné du background sur leurs personnages)

[edit] si quelqu'un sait comment créer des ancres pour rendre la navi plus agréable, j'ai fait un sommaire qui ne demande plus qu'à être édité :/

Sympathique chapitre épique, Wraith !

Pour l'incident d'Ulldash, tu devrais attendre mercredi 19h, pour savoir si tu dois raconter comment j'ai glorieusement conquis Ulldash, ou comment j'ai essuyé une cuisante défaite

Ha ouais pas mal, j'aime !!

Juste 2 petites questions:

-j'ai du mal à retranscrire l'historie avec ce qui s'est passé en jeu, ça correspond à kua ?

-et comment qu'on tue des dragons avec des épées? archers je dis pas mais à l'épée ça me parait difficile ^^

Sinon super continue,

Magnifique! J'aime beaucoup!! Ton récit est toujours aussi captivant!

Champi a écrit:

et comment qu'on tue des dragons avec des épées? archers je dis pas mais à l'épée ça me parait difficile ^^

Bah, suffit que ce soit le tour d'une unité qui a une épée et qui est plus fort que le dragon, logique ! Tant que c'est pas le tour du dragon, le dragon ne bouge pas. Ralala, t'as jamais joué à Heroes ou quoi ?

Ha mais oui t'a raison il crache le feu et après doit se poser exact. Autant pour moi, suis-je bête

Talsi a écrit:

Sympathique chapitre épique, Wraith !

Pour l'incident d'Ulldash, tu devrais attendre mercredi 19h, pour savoir si tu dois raconter comment j'ai glorieusement conquis Ulldash, ou comment j'ai essuyé une cuisante défaite

pas de soucis
en fait ça ne relate juste que toutes les embrouilles qu'il y a eu sur cette ville, j'en profite pour présenter les différentes alliances qui nous entourent etc. Sinon pour le replacement historique ça correspond au premier siège de l'alliance (auriel sur une cité au sud)

ha oki doki ^^

Hello !

Très bien écrit encore une fois !
Bravo !

C'est drôle, je ne me voyais pas comme ça...
T'inquiète pas, j'aime bien quand même !

En tout cas, on attend la suite avec impatience
Bonne soirée !
BOmen

et la hache ,dans tout ça?

n'oublie pas les haches,mon bon ami wraith!

errrrrrrrrr
les mages ça ne fout pas des coups de hache dans la gueule des ennemis. où j'ai raté un épisode ...
un vieux magicien porté sur la boisson ça ne te plait pas ?
un magicien multiclassé BARBARE avec une HACHE ça fait pas super crédible quand même

J'ai une solution : une invocation non pas d'une troupe mais d'une arme mystique, faite de lumière, une vieille arcane qui prend la forme d'une grosse hache d'éther!

j'y pensais vois-tu pour lui faire une surprise mais l'effet comique est un peu foutu maintenant ahah

genre le sortilège qui tue : PAR LA HACHE ETEREE DE CROM !
il te casse la gueule et ensuite il te file une bonne rasade de pinard : "allez bois jeune brigand ah ah ah !"

wraith a écrit:

j'y pensais vois-tu pour lui faire une surprise mais l'effet comique est un peu foutu maintenant ahah

AAAAaaahhh nooooon
désolééééééééé!

ça,ce sont mes amis!

dans mes bras,mes braves!

et à présent...ON BOIT!!!

ah ah ha!

wraith a écrit:

Talsi a écrit:

Sympathique chapitre épique, Wraith !

Pour l'incident d'Ulldash, tu devrais attendre mercredi 19h, pour savoir si tu dois raconter comment j'ai glorieusement conquis Ulldash, ou comment j'ai essuyé une cuisante défaite

pas de soucis
en fait ça ne relate juste que toutes les embrouilles qu'il y a eu sur cette ville, j'en profite pour présenter les différentes alliances qui nous entourent etc.

Hum, va falloir attendre un petit peu plus, alors. Tu ne peux pas clore un chapitre des annales par le fait que la chef du Pacte d'Enroth a rapporté la première défaite PvP de la l'alliance, hein ?

Mais ce n'est que partie remise !

eh ben alors?

Dame Talsi?vous buvez pas?

faut pas vous laisser aller comme ça,voyons!

on est là!

buvez,riez,chantez avec noous!

et puisse cette pseudo défaite être la seule à votre passif!

je vous l'avais bien dit,moi,de vous servir de votre hache!

elle est toute neuve!elle ne demande qu'à être inaugurée!

allez,buvez avec nous!
à boire ,compagnon,pour notre Dame!